31 juillet 2012
– Excellent !
Très bien ton idée de la grange… Tant qu’ils s’imagineront
que c’est là-bas que ça se passe, et le matin en plus, ils iront
pas se préoccuper de ce qu’on peut bien fabriquer l’après-midi…
– Sauf
qu’ils vont sûrement pas se contenter d’imaginer… À un moment
ou à un autre va bien falloir que t’y passes…
– Je
sais, oui…
– Le
mieux… On y va ?
– Maintenant ?
– Ce
sera fait…
– Ils
vont venir, tu crois ?
– Tu
parles s’ils vont venir… Pas besoin de t’en faire qu’ils sont
en embuscade aux fenêtres des chambres là-haut… Et que dès
qu’ils vont nous voir prendre le chemin de la grange ils vont se
précipiter… Dans cinq minutes ils nous tombent dessus…
– Bon,
ben allez !
– Comment
ça me fait drôle !
– Et
moi donc ! T’es prête ?
– Mais
oui, je suis prête… Oui… Eh ben alors ! Vas-y !
Qu’est-ce t’attends ?
– Tu
m’en voudras pas ?
– Mais
non ! Bien sûr que non ! Allez, lance-toi ! On n’y
arrivera jamais sinon…
Un
premier coup… En surface… Léger… Hésitant… Un autre… Un
troisième…
– Ça
va ?
– Mais
oui, ça va… Je suis pas en sucre… Tape, bordel ! Tape !
Fais pas semblant… Ça va pas être crédible sinon quand ils vont
arriver…
Alors
j’ai tapé… Avec allant… De plus en plus d’allant… Avec
conviction… De plus en plus fort… De plus en plus vite… Elle a
gémi… J’ai jeté un coup d’œil dehors…
– Mais
qu’est-ce qu’ils font ?
– Continue !
T’arrête pas ! S’il te plaît, t’arrête pas !
Elle
a crié… Sangloté… Encore crié…
– Mais
t’arrête pas ! Je t’en supplie, t’arrête pas !
– Eh
ben, dis donc !
– Ouche !
Hou la la ! Comment c’était bon !
– Mieux
qu’avec Charles ?
– Ça !
Il y a pas de comparaison…
– Ils
sont pas venus en attendant…
– Oui…
C’est bizarre… Il y a quelque chose qui m’échappe, là…
Mélanie
finissait de déjeuner toute seule sur la terrasse…
– Où
ils sont ?
– Je
sais pas…
– Et
tu les as pas vus ?
– Si !
Mais ça fait un moment… Par là ils sont partis… Ils avaient
l’air pressé…
– Par
là ? Qu’on est connes, mais qu’on est connes ! Et dire
qu’on n’y a pas pensé… Ni l’une ni l’autre… Parce que
par là c’est la grange…
– Oui…
Et alors ?
– Et
alors il y a un espèce de grenier au-dessus… On y mettait le foin
dans le temps… Et les lattes du plancher sont tellement disjointes
– t’as des trous comme ça – que tu vois tout ce qui
se passe en-dessous…
– Ah,
ben d’accord ! Ils ont dû être sacrément à la noce, dis
donc !
– Si
vous m’expliquiez, là, les filles ? Je suis complètement
larguée…
On
n’a pas eu le temps… Parce qu’ils ont surgi à l’angle de la
maison et que Charles a dit qu’il avait à lui parler à Christine…
– Tu
viens ?
À
moi aussi il avait à parler Gilles… Et il m’a emmenée dans la
chambre… Enlacée… Poussée sur le lit… Son plaisir… Mon
plaisir… Encore son plaisir… Encore mon plaisir…
On a
repris notre souffle… Et nos esprits… Blottis l’un contre
l’autre…
De
l’autre côté de la cloison, Christine s’est envolée… Gilles
a ri…
– Tu
l’entends ? C’est de ta faute tout ça… Faut dire aussi
que tu es vraiment très douée… Si, c’est vrai, hein ! Je
te soupçonnais pas ces talents… Il va falloir les exploiter à
fond…
– Comment
ça ?
– J’ai
ma petite idée… Tu sauras… Le moment venu… Mais dis-moi… Tu
aimes lui faire, toi ?
– Oh,
ben oui… Oui… Je lui ferais pas sinon…
– Tu
adores… Ça se voyait… Tu étais toute transfigurée… Jamais je
t’avais vue comme ça… Et elle ? C’est comment quand elle
te le fait ?
– Je
sais pas… Ça s’explique pas, ça… Ça se sent…
– Qu’est-ce
tu préfères ? Que ce soit elle ou que ce soit toi ?
– Qui
le fasse ? Oh, moi ! Moi !